Il y a des villes qui vous attirent par leur célébrité. Et puis, il y a Bologne, qui vous séduit par surprise. Lorsque j’y suis arrivée pour la première fois, je m’attendais à une petite halte tranquille entre Florence et Venise. J’ai découvert une ville vibrante, érudite, chaleureuse et incroyablement italienne… mais sans artifices.
Pour vous, amis voyageurs curieux ou amoureux de l’Italie authentique, voici mes 10 conseils essentiels pour explorer Bologne comme un(e) local(e), profiter au maximum de votre séjour, tout en évitant les pièges à touristes. Ce guide s’adresse avant tout à ceux qui y mettent les pieds pour la première fois — mais il pourrait aussi raviver la flamme chez ceux qui y sont déjà passés.
1. 🎯 Arriver à Bologne : mieux vaut tôt que perdu
Je suis arrivée à Bologne depuis Paris grâce à un vol direct avec Air France. L’aéroport Guglielmo Marconi est petit mais fonctionnel, situé à seulement 20 minutes du centre-ville. La navette Marconi Express vous dépose directement à la gare centrale.
Petit conseil : achetez vos billets de navette à l’avance via le site officiel ou Omio.com, un comparateur de trajets (train, bus, avion) que j’utilise régulièrement pour mes voyages en Europe.
🚆 Si vous êtes déjà en Italie, sachez que Bologne est un hub ferroviaire : Florence est à 40 minutes, Milan à 1h15, et Rome à 2 heures via Italo ou Trenitalia. La gare est moderne, mais souvent bondée — gardez un œil sur vos bagages.
2. 🏨 Où loger ? Entre charme médiéval et confort moderne
Ma première nuit à Bologne a été un vrai moment de douceur. J’étais arrivée fatiguée d’un long trajet en train depuis Turin, et j’avais simplement envie de poser mes valises, de prendre une douche fraîche et de dormir sous un drap léger en entendant les sons de la ville. J’ai trouvé refuge au Hotel Porta San Mamolo, à deux pas de la Piazza Maggiore mais suffisamment en retrait pour y goûter un calme quasi provincial. L’accueil y est sincère, les chambres décorées avec goût, et il y a ce petit jardin intérieur fleuri, où j’ai pris un petit-déjeuner composé de fruits frais, d’un cappuccino crémeux et de focaccia encore tiède… Je me suis sentie comme dans un roman italien.
Quelques jours plus tard, j’ai voulu changer d’ambiance et tester quelque chose de plus contemporain. Direction l’Aemilia Hotel, dans le quartier universitaire, à quelques minutes à pied de la Via Zamboni. J’ai eu une chambre avec terrasse, et de là-haut, j’ai pu admirer les toits rouges de la ville au coucher du soleil. Il y avait une sorte de poésie silencieuse dans cette vue : les clochers, les coupoles, les antennes… et cette lumière orange que seule l’Émilie-Romagne sait offrir.
Pour ceux qui préfèrent vivre comme un local, je recommande chaudement de réserver un appartement sur Airbnb. Lors d’un précédent séjour en automne, j’ai loué un petit loft dans le quartier de Santo Stefano, avec une cuisine équipée, des livres en italien sur les étagères et un petit balcon où j’ai passé mes soirées à boire du Lambrusco.
💡 Mon conseil d’habituée : évitez de venir pendant les grandes foires comme Cosmoprof, Cersaie ou Arte Fiera, sauf si vous avez une passion particulière pour ces événements. Les prix des hôtels peuvent être multipliés par deux, et il devient très difficile de trouver un logement central abordable.
Plateformes pratiques à utiliser :
– Booking.com : pour la richesse des filtres (quartier, budget, services)
– Airbnb : pour un séjour plus indépendant, surtout si vous restez plusieurs jours
– Hotels.com : à vérifier aussi, car parfois les prix sont plus avantageux avec leur programme de fidélité
3. 🍝 Manger à Bologne : le paradis des papilles
À Bologne, on ne mange pas seulement pour se nourrir. On mange pour se souvenir, pour transmettre, pour honorer une tradition. La cuisine y est presque sacrée, et c’est ce qui rend chaque repas si inoubliable.
Mon premier repas a été à la très connue Osteria dell’Orsa. J’y suis arrivée à 12h pile, pile comme les étudiants, les ouvriers du quartier, les familles locales. J’ai commandé une tagliatelle al ragù, ce fameux plat que tant de touristes prennent à tort pour une « spaghetti bolognaise ». À Bologne, ce serait un sacrilège ! Pas de spaghetti ici — uniquement des tagliatelles fraîches aux œufs, nappées d’un ragù mijoté pendant des heures. Rustique, généreux, parfumé. Et surtout : sans exagération. Pas de parmesan à la demande : il vous est proposé automatiquement, avec bienveillance.
J’ai eu un vrai coup de foudre pour la Trattoria di Via Serra. Le genre de restaurant où l’on se sent invité chez quelqu’un. L’accueil est chaleureux, les plats changent en fonction du marché, et tout est fait maison, y compris les desserts. Leur tortelloni ricotta e spinaci fond littéralement en bouche.
Un midi, entre deux visites, j’ai déjeuné chez Sfoglia Rina, dans la Via Castiglione. C’est un lieu moderne, avec cuisine ouverte, où l’on peut voir les sfogline (les dames qui font les pâtes à la main) à l’œuvre. J’y ai dégusté des gramigna à la saucisse avec une petite bière artisanale de la région. Le tout pour une quinzaine d’euros.
Pour un apéritif ou un repas simple et typique, direction Tamburini. C’est à la fois une épicerie fine, une salumeria, un bistrot. On y mange debout sur des tonneaux, on partage des planches de charcuterie (mortadella, coppa, prosciutto), du pain frais, et du vin rouge local. Une vraie institution bolonaise, à vivre au moins une fois.
Mais Bologne, c’est aussi la street food locale, et notamment les tigelle (petits pains ronds cuits à la plaque et farcis). On en trouve d’excellentes au Mercato delle Erbe, ce marché couvert un peu à l’écart du centre. Vous y croiserez des locaux venus acheter leurs légumes, des étudiants en pause déjeuner, des touristes perdus… et peut-être moi, en train de siroter un spritz.
Autre lieu que j’adore pour grignoter : les ruelles du Quadrilatero, à deux pas de la Piazza Maggiore. Entre étals de poissons, de fromages, de viandes séchées et de vins, j’ai souvent trouvé mon bonheur sans même m’asseoir.
📱 Pour les réservations, j’utilise :
– TheFork
4. 🏛️ Incontournables culturels : ne manquez pas l’essentiel
Bologne est une ville érudite. C’est ici qu’est née la première université d’Europe. Il faut donc flâner dans ses couloirs intellectuels. Commencez par :
– Piazza Maggiore : cœur historique
– Basilica di San Petronio : plus impressionnante que certaines cathédrales
– Archiginnasio : ancienne bibliothèque de l’Université, chefs-d’œuvre de bois sculpté
– Torre degli Asinelli : 498 marches pour une vue à couper le souffle (évitez après un repas copieux)
🎫 Réservez vos billets coupe-file sur GetYourGuide.fr ou Tiqets.com, surtout pour les tours ou musées très fréquentés.
5. 🚶 Sous les arcades : marcher l’histoire
Bologne, ce sont près de 40 km d’arcades. En été, elles vous protègent du soleil. En hiver, de la pluie. Et elles racontent une histoire à chaque pas.
Je suis tombée amoureuse du Portico di San Luca. Il relie la ville au sanctuaire sur la colline, avec plus de 600 arcades. La montée est douce mais constante. Prévoir de bonnes chaussures.
Sous ces portiques, j’ai rencontré des étudiants en arts, un vieux monsieur vendant des poèmes à l’unité, et une musicienne qui jouait du violoncelle sans attendre de pièces. C’est Bologne. C’est vivant, sans jamais faire de bruit.
6. 🛍️ Shopping à l’italienne
Si vous aimez les marchés, foncez au Mercato delle Erbe et Mercato di Mezzo pour des produits locaux (charcuteries, fromages, vins).
Pour la mode, les rues Via Farini ou Galleria Cavour regorgent de marques italiennes. J’ai trouvé une paire de mocassins en cuir chez Fratelli Rossetti qui m’accompagnent depuis partout.
Les librairies sont aussi des lieux de vie à Bologne. Libreria Coop Zanichelli (Piazza Galvani) vaut le détour.
7. 🗣️ Quelques mots, beaucoup d’effets
Parlez quelques mots d’italien, même maladroitement. Un buongiorno, un grazie mille ouvrent des sourires sincères. J’ai même été invitée à un dîner de quartier, juste pour avoir aidé une nonna à porter son sac.
Les Bolonais sont fiers de leur ville, mais pas hautains. Ils vous accueillent avec simplicité, surtout si vous faites l’effort de vous intéresser.
8. 📱 Plateformes et applications utiles
– Omio : pour comparer les transports (trains, bus, avions)
– Booking.com / Airbnb : hébergements
– TheFork / Quandoo : restaurants
– GetYourGuide / Tiqets : activités, musées, billets coupe-file
– Citymapper ou Moovit : pour naviguer dans les bus de Bologne
– Trenitalia / Italo : trains en Italie
9. 📆 Quand venir ?
Juin et septembre sont idéaux : beau temps, moins de touristes. Août peut être torride (et les commerces ferment autour du 15 août).
En hiver, la ville a un charme nostalgique. En automne, les collines alentours deviennent dorées.
🎵 En été, ne manquez pas Bologna Estate : concerts en plein air, projections sous les étoiles, festivals de jazz dans les parcs.
10. 💡 Derniers conseils d’initiée
– Marchez autant que possible : Bologne se découvre à pied
– Osez sortir des sentiers battus : les quartiers comme Bolognina, Santo Stefano, Saragozza ont mille visages
– Goûtez aux gelato artisanaux : chez Cremeria Cavour ou Galliera 49
– N’ayez pas peur de vous perdre : c’est là que la ville se révèle
– Prenez un apéritivo chaque soir : c’est le meilleur moment de la journée
Si Bologne a su me séduire, je suis convaincue qu’elle fera de même avec vous. Ce n’est pas une ville qui crie son nom, mais une ville qui vous murmure le sien à l’oreille… et qui ne vous quitte plus.